Train, Paris, Train

Publié le par Peleran

383079 2599907529939 1622315325 2422690 1924286517 nSamedi 08 octobre 2011:

 

      Après une course folle pour venir, la voiture de mon père arrive pile pour voir le train entrer en gare de St Gaudens. Alors que j'envisage déja les deux heures avant le prochain, mon père s'arrète à cheval sur deux arrèts de taxi et fonce sur le quai,  pour demander au controleur de patienter. Alors qu'il reviens en courant, m'anonçant la nouvelle, j'éjecte du coffre l'amoncellement de bagage qui s'y trouvait. En deux trois aller-retours chacun, toutes mes affaires sont balancées dans le train. Je rigole en voyant les voyageurs collés au carreau, observant notre va et vient d'un air surpris. Mon père m'embrasse en vitesse, me donne quelques billets pour payer le trajet et les frais du voyage. Le controleur siffle, le train s'ébranle.


       La porte du wagon s'ouvre. Une amie présente par hazard, et qui a vu ma montée dans le train vient me saluer. Se demandant ce que je fais, je lui explique en vitesse mon projet, tout en commençant à rassembler mes bagages.  La roue est remontée, les bagages sont fixés, sanglés, et je remonte en quelques minutes ma bécane. Alors, repensant à tout les kilomètres qu'il m'a fait vivre, et envisageant tout ceux ce que je vais encore connaitre, je contemple mon vélo de voyage, prèt pour un nouveau périple! Je suis fier de son allure, avec tout son chargement de sacs, accrochés les uns les autres, et surtout, en figure de proue, de son air moqueur et malicieux, le sourire de Guy Fawks, dans V pour Vendetta, le masque repris par Anonymous.

 

      En une heure, le train arrive à Toulouse, je rejoins l'appartement de ma grand mère, savourant les premiers coups de pédales de ce nouveau départ prometteur. Arrivé chez elle, je l'embrasse et tout en lui parlant de mon dernier voyage, j'effectue la gestuelle inverse de celle du train, et dépose les bagages dans une chambre. Mais je ne dors pas chez elle ce soir, car je suis attendu en d'autres lieux...

 

 

Mercredi 12 octobre 2011

 

06h du matin, retour à la gare. Je sors d'un dernier week-end à ralonge dans des bras dont je m'éloigne à grand regrets, puis d'une longue nuit blanche à penser à toutes ces belles choses que j'abandonne, pour aller à la rencontre de celles dont je n'avais aucune idée, mais qui m'apellent tant. Je suis censé retrouvé Kévin, un ami de Luchon, à la gare, afin que nous montions ensemble à Bruxelle. Je ne vois aucune tête connue à en entrant à Matabiau. Pas plus sur le quai, ni dans le train. Bon, le temps presse, il faut charger le vélo. Je le monte, l'attache, réserve ma place d'une veste et resort fumer une clope en guettant le flot de voyageurs. Toujours pas de collègue en vue! Texto, appel, pas de réponse. Les dernières personnes entrent dans les wagons. Clope, texto, sifflet, mégo jeté, je retrouve ma place. Le train part sans le pote! Dernier texto pour lui annoncer la nouvelle à son réveil. Musique dans le casque, les vibrations du train me bercent. La nuit a été longue, les prises de têtes se sont ammoncelées, comme le taux de THC (toujours plus prudent de finir son bout avant les voyages en train!) Mais enfin, je pars! Le vélo est face à moi, Guy Fawkes est toujours autant radieux de plaisir à l'idée d'une nouvele grande balade! Je lui en promet une belle, même si je n'ai aucune idée de ce qu'elle sera. Le train prend de la vitesse, enfin, je pars! Les yeux se ferment, la tête est lourde, il faut se reposer. j'éteins le Mp3. Adieu Toulouse, adieu Pyrénées, adieu mes amis, adieu ma chérie, adieu ma famille, adieu Luchon. Je m'endors, je pars enfin, je pars vraiment!!!

 

         Je me fais réveiller à Bordeaux. Alors que mon wagon-vélo était quasiment vide jusqu'alors, une vague s'engouffre en grand tumulte. Immédiatement, un bon cravateu-bordeleu-grincheu s'énerve sur le fait qu'un vélo occupe la place réservée à ceux-ci... Je l'apostrophe vivement en lui demandant son problème. Messieur demande à ce que ce vélo gènant l'espace du wagon soit déplacé. Je répond que mon vélo à payé sa place comme tout le monde, que l'endroit le moins génant pour une bicyclette dans un train est l'espace attribué à ces dernières. Je finis par lui suggérer de se pousser, car il gène un jeune homme voulant placer son vélo avec le mien! Haha!! Bougonnant, il s'assoit non loin de moi. On m'explique que le train précédant pour Paris a été annulé, et que les voyageurs ont du attendre celui-là. Deux minutes plus tard, un voyageur prie Grincheu de libérer sa place,en lui montrant son billet de réservation. Le train est bondé, plus un siège libre, messieur Cravateu voyagera debout! Cheh!!! Mon portable indique du nouveau: Kévin s'est réveillé, il va se débrouiller pour me rejoindre à Paris. Je lui répond en vitesse, je me rendors encore plus vite.

 

1.1285074892.gare-du-nord-paris    En trois semaines, la folie de la gare Montparnasse ne m'avais pas manqué une seule fois. Mon train étant enfin arrivé à Paris, j'allais directement aux guichets pour trouver un train pour Bruxelle vers 17 heure, afin d'attendre Kévin. Petit passage par les chiotes payantes, pas de caissier, saut de barières, 50 centimes d'économisés. Au guichet billets, je mobilise tout le service pour trouver un train pouvant transporter un vélo dans mes délais. L'unique façon est d'embarquer à 16h à Gare du Nord. J'ai pas le choix, Kévin, on se rejoindra à Bruxelle! Midi sonne lorsque je sors de la gare. Quatre heures sont devant moi. Je déambule dans Paris à pied, poussant mon vélo. Petit arrèt supérette pour acheter un pic-nic, petit arrèt parc pour le manger. En traversant Paris, je passe devant quelques lieux dont le souvenir des actions avec les indignés, moins d'un mois auparavant est encore frais. Mon petit détour par le 139 boulevard Saint Germain est surement le plus poignant, tant les images de cette soirée du 19 septembre sont encore devant mes yeux. Je revois le cordon de CRS qui nous entourait, le lieutenant frappant dans le groupe, le sergent caressant le visage de mes camarades de ses gants pleins de lacrymogènes, etc...

 

    Déambulant dans la ville, j'ai le plaisir d'appercevoir au coin d'une rue où le cortège du 17 septembre était passé, un grafiti sur un mur, fait à la craie. Paris n'a pas encore totalement lavé notre passage! Je repasse aussi à la place de la Bastille. Là, il ne reste aucune trace de notre passage, mais j'entend encore HK, les assemblées, et tellement d'images! Je fais une halte à un cyber café, le temps de lire quelques articles sur des médias alternatifs, puis je me rend gare du Nord.Immédiatement, je me fais accoster par un jeune voulant me soutirer des sous. Je détourne son sujet de conversation, et je lui parle des indignés. On en vient à parler politique et actualité. Le jeune est informé, il connait pas mal de sujets, même s'il verse dans les iluminatis et le complot mondial. Il n'est d'ailleurs pas loin de la vérité, et je lui parle du Bildelberg. Cinq minutes de débats, je le branche sur l'actualité indignée. Mais il doit continuer son jeu, tchao jeune! Mon train est dans une demi heure. La quantité de flics dans cette gare me fait penser à "Les ptits gars de la Caen" Par les Ogres de Barback. Je me la met en boucle dans mon casque audio!

   Le train est annoncé. Je me rend sur la quai. Un cordon de controleurs et de "ptits gars" boucle l'accès, à moins d'avoir le tiket. J'ai leur papier, ils sont content! Je prend place, aurevoir Paris! Je contemple durant l'heure de trajet le paysage défilant par la fenètre du train. Arrivé à Lille, je prends traverse une grande place pour changer de gare. Je rencontre sur le quai un cyclo touriste hollandais revenant d'un voyage à vélo à travers l'espagne. Je lui demande ce qu'il a pensé du mouvement des indignés là-bas... il ne sait pas de quoi je lui parle. Je ne sais pas où est-ce qu'il est allé en Espagne pour passer à coté de ça! Le train pour Mouscron démare. le controleur belge me fait payer pour mon vélo, super! Arrivé à Mouscron, nouveau changement de train, cette fois direction Bruxelle centre! Plus qu'une heure de trajet et j'arrive enfin!!!

 

(Première publication: 04/12/2011)

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